Il y a exactement une année disparaissait le musicien Hachemi Bellali. Som ami Arezki Baroudi luia  rendu un hommage à travers un long article que nous publions ci dessous.
Repose en paix!
 

Voilà une année déjà, depuis que notre très cher Ami Hachemi nous a quittés et plus que jamais il nous manque, et « nous laisse orphelins » -pour emprunter cette phrase-, non seulement de sa gentillesse et de son extrême obligeance, mais aussi de son savoir, au sens le plus large du terme. 

Il est parti en emportant avec lui les regrets de tous les siens, de ses proches et de ses amis. Et, s’il est une consolation pour modérer à la longue cette affliction, c’est la pensée qu’il doit jouir aujourd’hui, de la félicité réservée aux hommes de bien. Il restera à tous ceux qui l’ont connu ou avaient reçu des preuves de sa bonté, de sa générosité et de son zèle à rendre service, l’ineffaçable souvenir, tant de l’homme, de l’artiste, que de l’être de grande culture qu’il fut.

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 J’ai eu le bonheur d’avoir vécu avec lui dans des relations de respectueuse amitié, de fraternité et d’avoir partagé son parcours musical, durant près d’un demi siècle. C’est pourquoi je ne saurais conclure ce témoignage sans revenir ici, en cette date anniversaire de son départ, sur une facette méconnue de ce parcours, « en espérant que cette succincte rétrospective instruira, un tant soit peu, les pseudos biographes spontanés et autres détenteurs de sa mémoire, qui avaient sévi - via le net et sur les ondes - par leurs carences et leurs délires à ce sujet... » Bref !

Ses débuts à la guitare, Hachemi les a fait à El Harrach (banlieue des environs d’Alger ) avec un ami très cher à lui : Arezki Derdour (aujourd’hui décédé) et ce, entre 1965/1967. C’est également à cette période que je le rencontre pour la première fois, dans une maison de jeunes du centre - ville, où on a échangé quelques mots mais sans plus.
Le hasard - ou le destin ? - a voulu que l’on se retrouve quelques jours après cette rencontre, à l’occasion d’une soirée qu’il animait alors, avec un batteur et un autre guitariste : Sehili Rabah (d’El Harrach lui aussi) et qui, sachant déjà que je faisais partie d’un groupe, me convia à partager quelques titres avec eux. De l’osmose de cet échange musical, naîtra quelque temps plus tard, le groupe B.B.S - (Baroudi-Bellali-Sehili) - (Batteur-Bassiste-Soliste) -. A partir de ce moment, Hachemi passera de la guitare à la basse. »


Une fois le répertoire établi et rodé à droite et à gauche, nous occuperons la scène de la salle Ibn Khaldoun, à Alger, durant deux saisons presque, entre 1969 et 1971. Suite à la fermeture de la salle pour travaux, on intègre tous les trois le groupe les Cosmopolytes au Santa Monica, un cabaret du côté de Fort de l’Eau.
Après une saison passée au Santa Monica, nous tenterons l’aventure à Oran, entre 1971 et 1972, au cabaret Le Biarritz à Ain El Turk.

De retour à Alger, Hachemi - au terme de son service national - nous rejoindra, Rabah et moi, au sein du groupe, Marin et son ensemble, au restaurant dancing l’Amiral à Jean Bart, en 1975. Après l’Amiral, je rejoins de mon côté le groupe les Algiers au Copa Cabana, un cabaret à Bainem, et Hachemi - après un passage au sein du groupe Nahda -, l’Inped à Boumerdès, où il occupera un poste de cadre administratif. Il faut cependant rappeler, pour clore ce chapitre, que notre univers musical à cette époque là, et donc notre répertoire, étaient particulièrement d’influences : Anglo-saxonnes, variétés Françaises, voir musiques Latines...

Puis vint Idir et l’ère du retour aux sources ». Idir, avec lequel après : Deux concerts à la salle Atlas en octobre 1976, deux spectacles à la Coupole en février 1977 suivis d’une petite tournée à Bougie, on se retrouvera en France en avril de la même année, pour un premier concert dans l’hexagone, à la salle l’Halambra de Bordeaux. En 1978 Hachemi - pour des raisons personnelles - quitta le groupe Idir (qu’il réintégrera une décennie plus tard) et c’est Jean François Picco qui lui succédera. La suite on la connaît.

 

Notre dernière rencontre autour de la musique fut, justement, à l’occasion de l’enregistrement du dernier opus d’Idir, en octobre 2012. Une rencontre que Hachemi appela de ses voeux pour en avoir été en quelque sorte l’artisan « comme pour boucler la boucle, avant de tirer sa révérence. » Son investissement et son implication dans cet album ont été conséquents et musicalement significatifs, pour ne citer en cela que « l’adagio en 6/8 » qu’il imprima à la chanson Targit ou encore à Ssiy tafat. Bien évidemment, on l’entend affirmer le contraire, dans un extrait d’interview - bien choisi - sur le net. Mais, le connaissant tous, pouvait-il en être autrement de sa part, lui qui était l’humilité même ! Je ferme la parenthèse.
Bellali Hachemi s’en est donc allé rejoindre Sehili Rabah (qui nous quitta en 2007), Arezki Derdour et bien d’autres...

 

Et si j’avais quelque chose à lui dire aujourd’hui, ce serait tout simplement « MERCI ! » et « PARDON ! »
Merci pour tout ce que tu nous as donné et apporté, tant humainement qu’artistiquement, sans jamais rien attendre en retour.
Pardon pour tout ce que nous t’avions pris sans avoir à notre tour, prit le temps de te le rendre de ton vivant. Tu choisis « égal à toi même » de lutter dans le silence et le respect « jusqu’au bout », de tes engagements, contre un mal qui t’enleva à l’amour de tous les tiens et à l’estime de ceux qui te connaissaient. Défiant le destin en t’embarquant pour le Canada, avec ton secret dans les bagages, pour ce qui fut - acharnement du sort - ton dernier baroud d’honneur.» RESPECT !

 

Tu reposeras à jamais dans le cœur et la mémoire de tous ceux qui t’aiment, et puissent seulement, ton exemple et ton esprit, nous inspirer dans ce que nous aurons encore à accomplir ici-bas. Car seuls nos intentions et nos actes plaideront pour notre salut le moment venu. Rien d’autre ! 

Pour toi, cet extrait d’une chanson de Jean Ferrat
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Mon fidèle ami mon copain mon frère
Au lieu de partir tout seul en croisière
Et de nous laisser comme chiens galeux
Tu aurais pu vivre encore un peu
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Reposes en paix mon Ami.
Arezki Baroudi
le 14 mai 2014

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